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Facteurs prédictifs de réponse à l’immunothérapie : une étude rétrospective de vraie vie au CHU de Strasbourg - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.546 
L. Pabst 1, 2, , Q. Creusot 1, E. Pencreach 2, 3, J. Dumont 1, G. Pamart 1, M. Beau-Faller 2, 3, C. Mascaux 1, 2
1 Service de pneumologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 
2 French National Institute of Health and Medical Research (INSERM), UMR 1260, Regenerative Nanomedicine (RNM), université de Strasbourg, Strasbourg, France 
3 Laboratoire de biochimie et de biologie moléculaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) représentent la première cause de mortalité par cancer dans le monde. L’arrivée des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires (ICI) par anticorps anti-PD-1 et anti-PD-L1 dans l’éventail thérapeutique a révolutionné la prise en charge du CBNPC métastatique. Les taux de réponse sous ICI, même en association à la chimiothérapie, restent néanmoins relativement faibles. Un seul biomarqueur prédictif est actuellement utilisé en routine clinique, l’expression de PD-L1 par les cellules cancéreuses, mais avec une faible valeur prédictive. L’objectif de cette étude est l’identification des caractéristiques cliniques et/ou biologiques associées à la réponse à l’immunothérapie.

Méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle monocentrique au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg sur tous les patients atteints d’un CBNPC ayant reçu au moins une ligne d’ICI entre janvier 2015 et mars 2023. Les patients ont été répartis en deux groupes : ceux sensibles et répondeurs aux ICI si la survie sans progression (SSP) était ≥ 12 mois et deux réfractaires aux ICI si la SSP était ≤ 3 mois. Les données sociodémographiques, cliniques, les caractéristiques de la tumeur, l’immunothérapie utilisée ainsi que les traitements antitumoraux antérieurs et concomitants ont été analysés.

Résultats

Au total, 784 patients ont été inclus : 193 dans le groupe répondeur et 176 dans le groupe réfractaire. La moyenne d’âge était de 62,39ans, 67 % étaient des hommes, 46 % étaient des fumeurs actifs et 48 % des anciens fumeurs. Il n’y avait pas de lien entre le statut de réponse aux ICI et l’âge au diagnostic, l’IMC ou les antécédents cardiovasculaires éventuels. Le type histologique n’avait pas d’incidence. Le statut tabagique était associé à une sensibilité aux ICI (p=0,01), de même qu’un PS ≤1 (p<0,001). Un taux de plaquettes moyen plus bas était associé à une meilleure sensibilité aux ICI (p=0,006) mais il n’a pas été retrouvé de lien entre le statut de réponse et le ratio plaquettes/Lymphocytes. L’existence de métastases hépatiques était associée à une résistance aux ICI (p<0,001). Un statut PD-L1 positif était associé à une sensibilité aux ICI (p<0,001) alors que la présence d’une mutation de EGFR était associée à une résistance (p=0,03). La réalisation d’une radiothérapie concomitante aux ICI était associée à une meilleure sensibilité (p<0,001) de même que l’apparition d’une toxicité auto-immune (p<0,001). Les patients traités par pembrolizumab, y compris en monothérapie, étaient plus sensibles (p<0,0001) tout comme ceux ayant bénéficié d’une immunothérapie en première ligne par rapport à une ligne ultérieure (p<0,001).

Conclusion

Cette étude monocentrique mais de large envergure retrouve un taux de sensibilité à l’immunothérapie (22 %) similaire à celui de la métanalyse de Cortellini et al. [1] et confirme l’aspect prédictif de sensibilité à l’immunothérapie de certaines variables évoquées dans la littérature telles que le PS, le stade et le statut PD-L1. La mise en place d’un modèle composite pour améliorer la prédiction de la réponse ou résistance aux ICI chez ces patients est actuellement en cours de réalisation à partir de ces données.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 261 - janvier 2024 Retour au numéro
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